jeudi 13 octobre 2011

Intimité (Pour une aubergine)

Ma copine Fesse-fouillie s'est prêtée au jeu du mot de l'autre. Fesse-Fouillie, celle qui nous parle d'AMP mieux que personne, celle qui nous fait rire et celle qui est devenue mon amie. Mais genre une vraie amie. Genre si on ne s'est pas envoyées 25 mails dans la semaine c'est que y'a une couille dans le pâté. Elle m'a envoyé un texte intitulé "Intimité pour l'aubergine" j'ai trouvé ça drôle comme titre. Et puis toujours avec de l'humour  ce soir elle vient nous causer d'intimité, pas pour une aubergine, mais de son intimité à elle, telle qu'on ne la connaît pas. 

Intimité : (ce qui est le plus en dedans et le plus essentiel, source : le Littré)

J’ai un blog sur lequel je raconte quand j’ai mes règles. Dimanche sur twitter j’ai posté « Je viens de me disputer avec mon mari, je le déteste et je veux divorcer ». Et souvent, je me retiens de prévenir quand j’ai envie d’aller faire caca sur les réseaux sociaux.
Je me demande ce qu’il me reste d’intime.
Dans mon blog, je dis des trucs tellement intimes que je peux pas les dire aux vrais gens de la vraie vie, à qui je dis pas à quel point c’est difficile des fois, de pas pouvoir avoir d’enfant, pour assurer jouer correctement mon rôle social de fille pas désespérée. Parce qu’en vrai, intimement, je me sens comme une fille complètement désespérée. Enfin, pas là tout de suite, parce que là jeudi prochain je vais faire mon transfert d’embryon congelé, et je suis quasiment sûre que d’ici la fin du mois je serais enceinte (hahahahahaha, oui, vous pouvez rire aussi. Mais là j’y crois à mort n’empêche).
J’ai vraiment du mal à doser quand je suis sur twitter ce que je peux dire et ce que je ne peux pas dire de ma vie privée. J’en dis bien plus que sur mon blog, sauf que plus ou moins deux cents personnes matent en permanence ce que je dis, et que je les connais ni des lèvres ni des dents (ce serait drôle, avoir eu un rapport oral avec les deux cents personnes qui me suivent. Ahahah. Nan je déconne, quelle blague pourrie, c’est même pas drôle.)
Donc en fin de compte, que me reste-t-il d’intime ? Peu de gens dans ma sociabilité virtuelle savent mon prénom et à quoi je ressemble. Peu de gens savent où je vis, quel est mon film préféré. Peu de gens savent quand je vais vraiment mal, même si on peut le percevoir entre les lignes, j’essaye toujours de noyer le poisson, et puis j’ai de la chance, c’est pas si souvent non plus que ça arrive.
Je ne sais pas vraiment ce qu’il me reste d’intime. Ma famille, dont je ne parle pas plus que ça. Les choses et les gens que j’aime pardessus tout.  Faut avouer aussi que la vie qu’on présente sur internet, elle est théâtralisée : on n’y est pas le même que ce qu’on est dans la vraie vie (je voulais pas vraiment divorcer de mon mari dimanche, enfin si, mais je savais que ça allait durer que quelques heures quoi), on est un autre soi, si possible qui peut faire kiffer la vibes aux autres pour avoir un lectorat. Oui parce que c’est quand même pas un journal intime mon blog. Et mon but à l’origine, si vous vous rappelez, c’est pas seulement de raconter ma life, c’est aussi de communiquer sur l’AMP, en faisant des blagues grasses et en parlant glaire cervicale. Et puis j’ai pas encore posté de photo des effets du progynova sur ma culotte, comme quoi il me reste encore des choses très personnelles et beaucoup de pudeur. 

J'ai googlisé Intimité et bim voilà le chef-d'oeuvre

7 commentaires:

  1. Elle est trop forte cette Fesse-fouillie ! ;)

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  2. @LaMèreJoie : Je suis juste super honorée d'avoir une star qui laisse un mot chez moi ;-)

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  3. Moi ça me donne envie de lui faire des bisous mièvres ce mot. Voilà. Jsuis qu'un bisounours!

    (mais cette image!!!! J'en peux plus de rire!)

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  4. Fesse-fouillie chez Aubergine, ça sent la rencontre au sommet ! Toujours drôle et plus profond qu'il n'y paraît au premier abord.

    Cette histoire d'intimité, c'est vraiment un nœud de notre identité (nous gens pour qui l'internet fait partie de notre vie) et j'aurais des tas d'interrogations intelligentes à partager sur le sujet mais là il faut que j'aille faire pipi.
    (Sous vos applaudissements)

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  5. Moi j'ai hâte de connaître Fesse-Fouillie dans l'intimité en tâtant ses seins même pas progestéronés demain !
    Non mais c'est facile de raconter des conneries et de pas laisser un commentaire intelligent, franchement...
    En vrai, ce que vous dîtes et notamment l'idée de théatralisation qu'évoque Faith et qui est tout à fait juste, ça me fait penser à quand on s'est toutes rencontrées à la Tipitouz et qu'on discutait le soir sur ma terrasse. C'était pas du tout la même ambiance de fofolles que sur Twitter (ou on joue malgré tout un certain rôle) mais qu'est-ce c'était sympa ! Pas les mêmes sujets abordés, par le même ton mais sur le fond, on voyait bien qu'on avait plein de choses en commun et bien raison de s'être liées d'amitié :-)

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  6. Je pense que tu décris assez bien ce que ressentent la plupart des personnes qui bloguent et tweetent. Ce qu'on dit en ligne, on ne pourrait pas le balancer autour d'un sandwich à la pause déjeuner au boulot, autour d'une bière avec des amis, au milieu d'un repas de famille ou même dans un coup de fil.
    D'un autre côté, il y a tout ce qu'on partage avec cet entourage qu'on ne dit pas en ligne.
    Puis les trucs qui chevauchent les deux "univers".
    Je pense tout simplement que l'intimité ne s'exprime pas de la même manière en ligne qu'IRL. Les codes ne sont pas les mêmes.

    Je me retrouve complètement dans ce que tu dis de la vie "théâtralisée" qu'on exprime en ligne. Mais est-ce qu'elle l'est moins que celle qu'on montre chaque jour IRL ?

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