samedi 12 septembre 2015

Douceur

Douceur : caresse, lenteur.




Paralysée. Incapacité soudaine d'agir. Arrêt complet.
C'est une drôle d'histoire. Une histoire qui me fait sourire par moitié, qui me fait pleurer et surtout qui me donne un amour énorme pour mon entourage.

C'est un instant de ma vie où tout s'arrête, après l'énorme travail de changement qui s'opère en moi depuis 9 mois. Le temps d'une gestation, je ne sais pas. Mais c'est vrai que j'ai décidé de changer beaucoup de choses. Ce ne sont pas des choses énormes, des trucs délirants. Simplement j'enfile des perles (ah ah ah) depuis 9 mois et je commence à avoir un grand fil d'Ariane qui me suit.

Sauf que je n'avais pas prévu une chose : le changement doit parfois prendre son temps pour s'installer durablement. Qu'il ne suffit pas que je cours à perdre haleine en tirant sur mon fil. Je me suis pris les pieds dedans.

Alors je m'arrête, je regarde beaucoup mon visage, je le scrute avec curiosité, avec amour, avec lassitude. Je le touche. Je le vois peiner quand j'ouvre la bouche pour boire. Je le vois essayer d'esquisser un sourire.
Je surveille la moindre mimique qui pourrait signifier que ça y est, mon sourire revient, mon oeil va cligner. Et non. Rien. Il ne se passe rien. Même le goût s'est envolé. Une partie de mon corps s'est arrêté. Pour combien de temps, ça personne ne peut le savoir.

Sur une couverture cartonnée d'un programme de théâtre pour l'année qui vient, il y a une photo de moi. Avec un grand sourire et une expression pleine de malice, prise de profil. La veille de l'arrêt complet de ma face droite, je regardais cette petite photo avec un avis très critique : mes dents ne sont pas droites, mon nez est grand, pas si tordu pour une fois, je pourrais être encore mieux.

Aujourd'hui je garde cette petite photo, alignée parmi des milliers de petites photos en me promettant de ne plus jamais juger mon physique. Et d'être la première personne à m'aimer aussi fort que je suis capable d'aimer mon entourage.

Je crois que je viens de faire le premier pas d'un long chemin, mais cette fois-ci je vais être patiente. L'acceptation de soi, tel quel.

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