mercredi 11 décembre 2013

Disponibilité

Disponibilité : fait pour quelqu'un d'être libre (...) (source : Larousse)



Comme 10,5% de la population active en France, je cherche un travail.
Après m'être beaucoup énervée contre moi-même et contre je ne sais pas quoi, j'ai fini par prendre l'exercice avec le sourire.
Il y a quelque chose de "drôle" à être obligée de ne pas travailler. Evidemment j'ai toujours la possibilité d'aller postuler chez Monoprix (je l'ai fait d'ailleurs).

Parfois, dans la multitude de mes envois de CV et autres joyeusetés, quelqu'un me répond. Et même parfois j'arrive à décrocher un entretien, c'est assez fou je vous l'accorde.
Et souvent, pendant ces entretiens, je découvre avec joie, comment le potentiel futur employé est pris pour un jambon tombé de son dernier bain de boue.
Cette histoire cochonne, commence bien souvent avec l'annonce pour le poste. Je ne sais pas si vous êtes au courant mais nos chers politiciens sont bien décidés à ce que les jeunes que nous sommes (oui je suis jeune, pardonnez-moi) ou alors les très vieux qui ont presque l'orteil dans la retraite, trouvent un travail. Et oui quand on s'engage, on a vite le feu aux fesses.

Les nouveaux contrats mis en place par l'Etat sont les contrats emplois tremplins et les contrats emplois CUI-CIE bref des vrais moyens mis en oeuvre pour aider les personnes à retrouver un emploi.
Sont éligibles à ces contrats, les personnes de moins de 26 ans ou de plus de 50 ans, sans diplômes, qui vivent dans des endroits pas favorisés (coucou la grande banlieue qui fait peur), en recherche d'emploi depuis plus d'un an... Les critères changent chaque année et peuvent variés d'un département à l'autre.
Ainsi, un employé qui recrute une personne éligible à ces contrats, c'est le roi du pétrole. L'employé est payé au SMIC mais en plus l'employeur est aidé par l'Etat. C'est vachement sympa de recruter les pauvres gens, vraiment !
Personnellement je trouve que chaque initiative qui vise à aider des personnes c'est merveilleux. Merveilleux sur le papier.
Allez savoir pourquoi, (moi je pense savoir) les recruteurs sont toujours très malins pour abuser des systèmes mis en place par l'Etat (coucou les entreprises qui ne recrutent que des freelance). Ainsi voit-on fleurir (surtout dans le milieu culturel) un nombre incroyable d'offres d'emplois qui demandent d'avoir le minimum de diplômes (voire si on peut raconter des mensonges et surtout ne pas dire qu'on a le bac c'est mieux) et surtout d'avoir l'expérience d'un senior.
Par exemple (je n'invente rien, c'est du vécu) pour un boulot en tant que community manager pour un théâtre c'est très courant de demander aussi d'être graphiste, RP, chef de projet, de faire de la billetterie et bien entendu de gérer la communication de l'entreprise sur les réseaux sociaux. Tout ça payé le SMIC pour un contrat de 12 mois. Et on demande une expérience d'au moins 2 ans réussie. Quel bel effet pervers n'est-ce pas ?
Mais ne tapons pas trop sur les recruteurs, ils n'ont pas de budget. Comment-ça l'Etat ne finance (presque) plus les projets culturels et les théâtres ? Comment ça il faut payer une fortune pour jouer un spectacle aujourd'hui ?

Le pire dans cette histoire c'est que ces entreprises trouveront quelqu'un. Un travail ça devient sacré aujourd'hui. On est prêt à tout. Même à dévaloriser le travail des autres. Parce que non, on n'est pas graphiste, community manager, chef de projet, RP. Non.
Quelqu'un que j'aime beaucoup m'a dit une fois :  "Sauter sur toutes les opportunités c'est devenir opportuniste".

Faites-moi penser à vous raconter la prochaine fois, comment un recruteur m'a dit l'air de rien "Ah, vous avez un enfant, vous allez être pas trop disponible, enfin moins que quelqu'un sans enfants". Il entendait par disponible : prête à faire de nombreuses heures supplémentaires (non payées, ils ont pas le budget, vous suivez, rien !)
Oui, mon autre cheval de bataille, autre que l'exploitation silencieuse je veux dire, c'est de faire comprendre que finir son travail tous les jours à 20h, ça ne veut pas dire être compétent et performant. Oui c'est mon côté suisse qui se réveil. Comment ça vous ne saviez pas qu'en Suisse on pense qu'une personne qui termine à 19h tous les jours, est une personne qui ne sait pas bien faire son travail et ne sait pas s'organiser ? D'ailleurs au Luxembourg aussi ils pensent ça. Merde alors. Sommes-nous cons en plus d'être sexistes et rois des plantations de sucre ?


2 commentaires:

  1. Je crois que même en Allemagne on SAIT que quelqu'un qui finit après 19h tous les jours, c'est qu'il bosse comme un nase et qu'il ne sait pas gérer son travail (et les allemands sont des bêtes de travail, ne l'oublions pas : nous avons tout à apprendre d'eux)

    RépondreSupprimer
  2. Tu as tout à fait raison, les conditions de travail sont impossibles et le travail pour certains est vraiment dévalorisé. Je ne sais pas où nous allons mais ce n'est pas très beau à voir en ce moment...
    bon courage à toi en tout cas....

    RépondreSupprimer