mercredi 1 octobre 2014

Journée mondiale de la contraception

Journée mondiale de la contraception : le 26 septembre on ne fête pas que les Damien, on parle aussi contraception. (source : le calendrier, pardi !)

Pourquoi faire une journée mondiale de la contraception ? Peut-être pour répondre à ce chiffre mondial: 42 millions d'IVG pratiqués dans le monde en 2003 (d'après Wikipédia) - et encore je suis loin d'être certaine d'avoir les chiffres exacts, l'info n'est pas facile à trouver.
Sur ces 42 millions et plus d'IVG, un bon nombre est pratiqué dans des conditions désastreuses qui dans le pire des cas, conduiront à la mort de ces femmes.
Alors même si l'IVG est un acquis (fragile) en France, une chance qu'il faut continuer à protéger, je ne souhaite à aucune femme, aucun couple, de ne pas pouvoir choisir. Et la meilleure façon de choisir, c'est encore de choisir sa contraception (c'est beau ce que je dis, hein ?).


sages-femme journée mondial de la contraception



À l'occasion de la journée mondiale de la contraception, j'ai été invitée à rencontrer les élus de l'Ordre des sages-femmes.
Autour d'un petit-déjeuner très convivial et intimiste, j'ai pu échanger avec chaque professionnel sur la pratique du métier de sage-femme mais aussi des parcours de chacunet de leurs visions du métier. Autant vous dire que je suis à deux doigts (et sans vilain jeu de mot) d'embarquer mon bac L en première année de médecine pour faire une école de sage-femme.

Avant de me lancer dans un petit retour sur cette 1ère édition des Matinées Santé, un petit point Julien Lepers. L'ordre des sages-femmes c'est ? Un organisme privé qui veille aux conditions d'exercice de la profession, dont la mission essentielle est de garantir la qualité des soins aux femmes et aux nouveau-nés. Autant vous dire qu'ils ne sont pas là pour rigoler hein !

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Au même titre qu'un gynécologue ou un médecin généraliste, une sage-femme peut accompagner une femme en bonne santé, tout au long de sa vie.
Que ce soit dans le suivi gynécologique, de sa contraception, de sa grossesse, de son accouchement, de la préparation de l'accouchement, des actes d'échographie, de la surveillance médicale des suites de couches (après la naissance), de l'allaitement, de la rééducation périnéo-sphinctérienne (non ne partez pas tout de suite, je sais que ça fait peur) et enfin de participer aux activités de la procréation médicalement assistée.

Et ben mes enfants, avec tout ça on est gâté, mieux qu'un couteau-suisse !

Dans tous les échanges qui ont eu lieu ce matin,  deux choses ressortent : le RESPECT et l'ÉCOUTE.
Des mots bateaux, des mots derrière lesquels on met une tonne de choses. Mais des mots qui manquent cruellement de sens pour beaucoup de professionnels de la santé, hélas.
Le respect c'est avant tout de regarder le patient comme un humain, avant qu'il ne soit qu'un bout d'utérus ou la résultante d'hormones très complexes. Le respect, c'est de ne pas ordonner  à une femme, après un vague "bonjour", de se mettre littéralement nue sur une table froide, les pieds dans des étriers et en avant cocotte que je m'occupe de réparer ta chaudière.

En parlant de respect et d'écoute, Agnès Ledig, sage-femme et écrivain, au sourire radieux, a évoqué le terme BERCER.

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Un terme tout doux, qui en dit long sur l'intention d'une sage-femme pour sa patiente. Pour elle, un rendez-vous de suivi de contraception ou de suivi gynécologique ne peut pas durer 10 minutes, il faut un minimum de 30 minutes. C'est par la douceur, l'écoute et le respect que la sage-femme va gagner la confiance de la femme et lui laisser le choix de sa contraception, la rendre responsable. La relation de sage-femme à femme c'est une ouverture sur son intime, ses confidences, sa vie. Agnès Ledig dit très joliment "c'est un accompagnement global de la féminité".

Pour Marianne Bennoit Truong Canh, vice présidente de l'Ordre des sages-femme, la sage-femme est celle qui coordonne, permet la cohésion du système, la sage-femme va réagir, prévenir, aiguiller en cas de problème, avec les différents professionnels de la santé comme par exemple les gynécologues. C'est un travail d'équipe, une synergie !

Une sage-femme peut faire un suivi pour une patiente en bonne santé, ou aiguiller vers un gynécologue en cas de pathologie. Elle peut aussi, par exemple, en complément, suivre une femme pour des douleurs suite à une endométriose et la soulager par l'acupuncture si elle a fait une formation reconnue. Pour Christine Morin, sage-femme acupuncteur, c'est un métier qui pousse à la formation en continue, la remise en question, l'humilité, rien n'est acquis. Christine Morin a d'ailleurs fait une formation en gynécologie, psychologie et a passé un DIU d'acupuncture, je reste assez admirative par cette dynamique de l'apprentissage et du savoir !

Et les hommes  ?

Pendant cette matinale très féminine, un homme était de la partie, Alain Piquet, secrétaire général adjoint de l'Ordre des sages-femmes mais aussi un des premiers hommes à pousser la porte de l'école de sage-femme de Caen. À ma plus grande surprise, j'ai découvert que la formation de sage-femme a été ouverte aux hommes, seulement, en 1982 !

Alain Piquet est sage-femme depuis plus de 30 ans, il a travaillé et travaille encore sur tous les fronts, le suivi des femmes en bonne santé dans un centre périnatal, sage-femme dans une petite maternité de niveau 2 qui lui permet d'être en suivi de grossesse, en salle de naissance, en suite de couches mais aussi en consultation post-partum. Alors forcément une des questions évoquée était sur sa perception d'homme dans un milieu très féminin.
Pour lui les relations sont forcément différentes, et même s'il trouve ça injuste, on donne plus la confiance à un homme qu'à une femme. Que ce soit de la part de sa hiérarchie ou des couples. Même si d'après lui "la qualité d'une sage-femme c'est sa sensibilité, c'est pas une question de sexe".
Il faut être à l'écoute, dans une relation de confiance et dans un suivi de contraception on ne choisit pas à la place de la patiente ou du couple. C'est du conseil, on en revient au choix éclairé de notre BERCER.
C'est un métier où on donne beaucoup de soi, une passion et comme dit Alain Piquet "ça m'arrive de verser ma petite larme 30 ans après".

Mais le métier de sage-femme c'est aussi un manque de reconnaissance pour beaucoup de responsabilités, un discrédit de la profession bref pour certains c'est un sacerdoce et une lute permanente pour remettre la femme au centre de ce métier !

J'ai envie de conclure cette très belle rencontre avec les mots de Marie Josée Keller, présidente de l'Ordre des sages-femmes "Les barrières tombent et nous sommes témoins d'une intimité extraordinaire !".

Si vous cherchez des infos sur les différentes contraceptions hop, un site très bien fait  :
http://www.choisirsacontraception.fr/

Pour en savoir plus sur l'Ordre des sages-femmes : http://www.ordre-sages-femmes.fr

1 commentaire:

  1. "convivial et intimiste". Mon dieu on dirait que tu parles d'un album de Carla Bruni <3

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