vendredi 17 juin 2016

Pudeur

Pudeur : la pudeur est une prédisposition de l'Homme à exprimer une retenue morale ou physique à l'égard de ce qui est considéré comme indécent. (Source : le Journal des Femmes)

Les femmes en revanche, elles vont se la mettre au cul leur pudeur.  Oui ce blog n'est pas mort. Jamais vous m'entendez. Bonjour !

J'ai laissé ce blog paralysé. Enfin, il ouvre un oeil voire deux. Et fait même quelques effets de roulade des yeux.

Je termine cette année scolaire, oui je vis encore et toujours au rythme de l'école. J'y partirai jamais je crois bien.
Cette année prend fin avec les Youhouhou ! D'ailleurs je participe de façon obligatoire à des cours d'écriture, et je trouve cette discipline merveilleuse vous savez. J'avez envie de vous partager mes pépites, je pense que le recueil c'est pour bientôt.


L'Acrostiche. Tout le monde connait le principe, un mot en vertical, des rimes, et les vers doivent être en rapport avec le mot en vertical.

Notion oubliée des gens apaisés, pourtant
Incontournable quand le coeur est battant
Quoique parfois utilisé amicalement
Une fois dit comme ça de temps en temps
Et puis ce n'est qu'un mot finalement

Tant pis à celui qui le reçoit, cependant
Attention au retour du bâton méchant

Maugréer de telle sorte peut être alléchant
Et donner des ailes au râlant,
Ricanant bonhomme et son regard menaçant
Enfin attention au coup du droit sanglant

Je vous recommande chaudement ça fait un bien fou, la consigne c'était pas forcément une mot vilain mais j'avais trop envie. L'acrostiche d'injures, à votre tour !

Le Sonnet. Deux quatrains, deux tercets et laissez vous bercer. Attention à la chute.

Assise dans le silence absolu
Attendant que ce dilemme soit résolu
Jamais je ne serais ici à nouveau, jamais plus
Il n'y aura plus jamais ce superflu

Ma vie se résumera à la simplicité
À trop s'encombrer de l'absurdité
Du monde, à trop vouloir de l'activité
Puis tout s'arrête, dans l'atrocité

Cette attente infinie, cette brutalité dans la solitude
Donne une saveur cruelle à notre finitude
Pourtant au fond c'est de la gratitude

L'offrir à cette attente de jurons
Vient enfin dans la douleurs, la garde baissée du fanfaron
Le cri, celui du coeur, le silence. Le regard posé sur cet étron.

L'Alexandrin avec des mots imposés (vers de 12 syllabes)

Sous le soleil de Miami, les chihuahuas
Glissant  au calme sur des skate board.
Les blondes au string ficelle iront danser,
Remuant leur seins siliconés et chanter.

Sinon j'ai des milliers d'autres exercices d'écritures très drôles. Genre tu prends une phrase assez longue. Et chaque mot de cette phrase doit être le début d'une phrase de ton texte. Tu peux aussi prendre le son du dernier mot d'une phrase et le faire commencer à la phrase qui suit. Si tu me suis plus. Rassure toi c'est le point final.




samedi 12 septembre 2015

Douceur

Douceur : caresse, lenteur.




Paralysée. Incapacité soudaine d'agir. Arrêt complet.
C'est une drôle d'histoire. Une histoire qui me fait sourire par moitié, qui me fait pleurer et surtout qui me donne un amour énorme pour mon entourage.

C'est un instant de ma vie où tout s'arrête, après l'énorme travail de changement qui s'opère en moi depuis 9 mois. Le temps d'une gestation, je ne sais pas. Mais c'est vrai que j'ai décidé de changer beaucoup de choses. Ce ne sont pas des choses énormes, des trucs délirants. Simplement j'enfile des perles (ah ah ah) depuis 9 mois et je commence à avoir un grand fil d'Ariane qui me suit.

Sauf que je n'avais pas prévu une chose : le changement doit parfois prendre son temps pour s'installer durablement. Qu'il ne suffit pas que je cours à perdre haleine en tirant sur mon fil. Je me suis pris les pieds dedans.

Alors je m'arrête, je regarde beaucoup mon visage, je le scrute avec curiosité, avec amour, avec lassitude. Je le touche. Je le vois peiner quand j'ouvre la bouche pour boire. Je le vois essayer d'esquisser un sourire.
Je surveille la moindre mimique qui pourrait signifier que ça y est, mon sourire revient, mon oeil va cligner. Et non. Rien. Il ne se passe rien. Même le goût s'est envolé. Une partie de mon corps s'est arrêté. Pour combien de temps, ça personne ne peut le savoir.

Sur une couverture cartonnée d'un programme de théâtre pour l'année qui vient, il y a une photo de moi. Avec un grand sourire et une expression pleine de malice, prise de profil. La veille de l'arrêt complet de ma face droite, je regardais cette petite photo avec un avis très critique : mes dents ne sont pas droites, mon nez est grand, pas si tordu pour une fois, je pourrais être encore mieux.

Aujourd'hui je garde cette petite photo, alignée parmi des milliers de petites photos en me promettant de ne plus jamais juger mon physique. Et d'être la première personne à m'aimer aussi fort que je suis capable d'aimer mon entourage.

Je crois que je viens de faire le premier pas d'un long chemin, mais cette fois-ci je vais être patiente. L'acceptation de soi, tel quel.

vendredi 12 juin 2015

Pirouette

Pirouette : cacahuète (j'espère que vous l'avez en tête maintenant)



C'est agréable quand on fait sa sortie de l'hiver en fanfare. Où tout semble aller dans le bon sens, enfin. On peut souffler un grand coup.

La fierté aussi, celle d'avoir réussi. Comme je dis toujours il y a le facteur chance, mais pour avoir de la chance il faut déjà la créer. Bon après parfois on essaye de tout faire pour avoir l'icône en trèfle à 4 feuilles comme dans les Sims mais c'est pas d'une grande efficacité.
Tout ça pour vous dire, que je suis fière car je retourne à l'école en septembre. J'ai peur aussi un peu, c'est vrai.

Pirouette.

À 25 ans il est peut être temps de poser ses valises pour un vrai métier, c'est bien joli de butiner partout. Mais que voulez-vous j'ai besoin de me tromper pour savoir où je vais. Et ces derniers temps j'étais occupée à construire une famille. Et une famille mine de rien, ça remet tout à zéro, tout à plat, ça donne de nouvelles perspectives. Maintenant je peux le dire un peu plus fort : je sais où je vais.

Pirouette.

J'aime bien cet article emmêlé, en re-lisant d'autres billets, je me rends compte à quel point je change, je grandis, je progresse et mine de rien c'est rassurant. Rassurant de savoir que rien n'est figé et que si on veut on peut retourner à l'école, pour 3 ans. J'avais la possibilité d'y aller seulement pour 10 mois. Mais un peu de challenge que diable ! J'ai envie de sortir de ma zone de confort. J'ai envie de réviser, d'écrire, d'apprendre, d'avoir le cerveau en ébullition, d'être fatiguée, de douter, de regretter, d'hésiter, d'y retourner et d'y parvenir. J'ai envie de prendre ma revanche sur l'élève, la collégienne, la lycéenne, l'étudiante moyenne que j'ai toujours été. J'ai envie d'avoir des 20 et d'être une fayote.

Pirouette.

Je vais pouvoir acheter une nouvelle trottinette pour aller plus vite. Des stylos jolis. Des cahiers. Mais surtout, surtout je suis fière de moi comme vous ne pouvez l'imaginer. Mes 25 ans m'auront apporté de la fierté et c'est ça dont j'ai envie de me souvenir, et de me l'étaler sur le front en gros : FIERTÉ.

Pirouette.

mardi 7 avril 2015

Montevideo

Montevideo : la ville des vidéos cassettes. (sourcre : mon imagination débordante)

Au restaurant la dernière fois, un copain me parle d'aller à Montevideo à vélo (j'ai des copains originaux je le reconnais). Je lui réponds des étoiles dans les yeux : "Tu sais que mon rêve c'est d'aller dans cette ville"
Quand j'étais petite (parce que j'avais une boule qui s'allume avec le nom des pays donc je connaissais cette ville #surdouée) je croyais qu'à Montevideo c'était là qu'on fabriquait les vidéos cassettes qu'on met dans les magnétoscopes, j'imaginais une ville remplie de cassettes.


Non vraiment, y'a pas de cassettes. 


Mon copain a rigolé et m'a regardée, en me disant "Aubergine, t'as jamais pensé à écrire ?". Oh ben si j'ai pensé à écrire, j'écris parfois. Mais je lui ai répondu "Tu sais j'écris que des trucs sur moi et par définition c'est d'un chiant les trucs sur soi". Il m'a dit un truc qui m'a fait réfléchir "Oui mais toi tes trucs, du moment où tu les racontes on rigole, même les trucs qui donnent envie de s'ouvrir les veines"

Je raconte tout ça pour dire que ces derniers temps je trouve la vie un peu pénible, et du coup j'arrête pas de me plaindre à mon mec. Mais alors mon mec c'est l'inverse de Twitter plus tu te plains moins t'as de la chance d'entendre "pauvre biquette hashtag hug hashtag la vie elle est trop dure". Alors c'est chiant, je dois chouiner dans ma barbe.

Du coup, j'aurais adoré vous faire un article pour vous expliquer comme c'est chiant d'avoir une mère bipolaire qui fait des crises psychotiques. De passer des heures au téléphone dans le stress pour la faire hospitaliser c'est aussi passionnant qu'un LT de vos émissions de télé. Que de finalement savoir qu'elle a juste défoncé des voitures c'est soulageant.

J'aimerais bien aussi vous raconter ma vie passionnante avec les allergies de mon fils. Cette envie de me taper la tête contre les murs tellement j'ai l'impression de me retrouver dans une épisode de professeur Layton, et que je suis vraiment nulle à ce jeu.
Mais du coup j'ai un nouveau travail d'écriture qui consiste à écrire tout ce que je mange ou bois. Ma foi, je suis un peu triste que cette pratique d'écriture ne ce soit pas démocratisée encore, des millions d'articles de blog avec des notes de ce qu'on bouffe, un internet passionnant en somme. Enfin vous me direz on se tape bien les photos de bouffe sur IG, c'est presque pareil. Mais bon comme je dis il aurait pu être moche ce mioche, on a pas tout perdu.

Notez quand même que financièrement parlant c'est pas très très intéressant d'allaiter un enfant allergique, parce que soit tu dois te mettre à faire la cuisine mais genre vraiment, ou soit tu dépenses le PIB de Montevideo au rayon "Ma vie sans gluten, lait, crème, fromage, soja, et tellement d'autres encore". Je disais ça pour les gens qui se posaient la question. Et puis un enfant allergique, faut pas trop être regardant sur les photos de l'album familial enfin je parle pour ceux qui ont une dermite atopique suintante qui pisse le sang.

Du coup je raconte rien de tout ça, et comme je sais que parler de moi ben forcément j'ai plus trop d'idées. Et comme j'ai absolument pas le temps de, moi aussi, écrire un livre et de le publier, rapport au fait que je suis occupée à écrire ce que je bouffe, ben je regarde X-Files à la place et je vais au restaurant chinois. Et déjà je sens que ça va mieux.

Sinon je ne serai pas en dédicace, dans aucune librairie ni festival. Désolée.

Pour les Géo Trouvetou, Montevidéo c'est la capitale de l'Uruguay, l'Uruguay qui se trouve en Amérique du sud. Et alors me demandez pas de le situer, vous avez Google Maps pour ça hein.

jeudi 19 février 2015

Inventaire

Inventaire : le billet sponso et pas sponso (source : le capitalisme)

Bon, il est temps que je rende service à l'humanité en lui offrant mes meilleurs conseils en matière de trucs biens (ou pas) en cas de grossesse et après.
Après 9 mois de gestation et une belle pondaison, j'ai testé pour vous :

La gamme Mustela 9 mois ( produits offerts par la marque).




Etant déjà une grande adepte des produits Stelatopia pour cause d'atopie familiale, j'avais peu d'inquiétude pour cet essai.
Et je reconnais qu'ils sont tops, avec une mention spéciale pour la crème anti jambes lourdes Bien-être instantané, elle a été mon alliée pendant que je vivais en culotte, échouée devant mon ventilateur cet été.
Les produits se déclinent en crème et une huile, avec des actions ciblées : anti-vergetures, restructuration après accouchement...
L'odeur des produits est vraiment légère et pas entêtante. Si comme mois vous n'aimez pas vous tartiner de trucs parfumés et avoir l'impression d'être un désodorisant pour chiotte ambulant, sachez qu'ils ont aussi des crèmes sans parfum.
Je vous vois venir de loin avec la question qui vous brûle les lèvres : mais les produits fonctionnent-ils vraiment contre les vergetures et le gras qui pend après la pondaison ?
Ecoutez, je n'ai point eu de vergetures pour cette seconde grossesse (à la différence de la première), est-ce grâce à la crème ou à la chance ? Nous ne le saurons jamais. En ce qui concerne le gras, j'ai toujours ma petite brioche sur le ventre :)

La jolie robe De mois en moi.



J'ai découvert cette jolie marque pendant une soirée ou y'avait beaucoup trop de femmes enceintes par m2. J'ai été conquise par les modèles et la philosophie : des produits made-in France certifiés Eko-Tex (l’ensemble de la collection est testée et garantie sans risque pour l’environnement et la santé de l’homme). Bon j'ai moins été conquise par le prix, mais j'ai profité que ce soit mon anniversaire pour me faire offrir le modèle Vérane bleu nuit. J'ai adoré cette robe, la matière est toute douce, on transpire pas comme un loukoum au soleil, et elle se porte très bien après la grossesses aussi !

Les pulls de chez BoobDesign, la chouette marque du grand froid.



Quand une marque s'appelle Boob, y'a pas photo faut commander, même si c'est juste pour la postérité. J'ai donc suivi les conseils d'une experte sur les boobs et Boob. J'ai commandé deux pulls et une robe (oui encore) pour l'allaitement. Ces vêtements ce sont des doudous, les pulls sont vraiment agréables à porter, c'est tout doux, c'est de l'Eko-Tex et du bio. L'idée est assez ingénieuse, pas besoin de se geler les miches pour donner le glouglou et si jamais la pudeur vous envahie, sachez qu'on voit même pas un bout du sein qui sort quand c'est l'heure du repas (même au restaurant). Alors pour les frileuses comme moi, foncez !

Les soutiens-gorge Aniélina

Gros coup de coeur ! Une amie m'a filé sa collection au début de ma grossesse et comme j'avais des boobs énormous, j'ai du en racheter, j'ai tout naturellement choisi cette marque. C'est du 100% bio, les modèles sont sexy, mignons. C'est un bonheur à porter, vraiment. Et même pendant l'allaitement. Les prix son abordables (j'en ai eu pour 20e le soutien-gorge).

Le sac pour partir sur la lune de chez Baby on Board. (offert par la marque) 



J'ai choisi le modèle : mon Doudoune Bag en noir. 
Un sac à langer de création française, avec des poches partout, des idées de rangement pratiques, des crochets pour le mettre sur la poussette, bref un sac que j'aime beaucoup qui me permet de mettre vraiment tout et encore plus. J'utilise d'ailleurs parfois seulement la grande pochette que je glisse dans mon sac à main. Les sacs Baby on Board sont des sacs de nanas avec une organisation de maman, un mum bag hyper fashion (pour aller sur la lune).
Petit bémol je trouve la grande hanse pas assez longue et quand j'ai mon petit garçon en écharpe ça glisse... Le prix du sac fait également un peu grossir les yeux, mais comme pour la robe on peut se le faire offrir. 
En ce qui concerne la marque c'est une expérience de plus de 25 ans, collaboration avec des grandes enseignes (Aubert, Bébé9, etc...) et plus de 3 millions de sacs vendus. 

Et enfin le tire-lait Naturel manuel Philips Avent.



Alors pour le coup c'est un cadeau offert par la marque à une grande blogueuse aux yeux couleur mentalo qui a fini entre mes mains. Je suis un peu le lombricomposteur des internets quoi, coucou Fesse-Fouillie. 
Que dire sur ce tire-lait que je trouve très pratique pour profiter d'un temps avec des gens de plus de 4 ans ? Il est facile à utiliser, fonctionne bien mais faut aimer pomper (oh oh) et mention plus pour les biberons en verre (oui je préfère le verre au plastique) livrer avec le coffret. Bref encore une fois une bonne idée de cadeau pour une jeune maman qui allaite son bébé. 
 

Voilà les bons conseils de tata Aubergine c'est fini pour aujourd'hui, c'était long mais capital ! Croyez-moi ! D'ailleurs si vous en avez des conseils, partagez, ça pourra servir sur le lecteur qui s'échoue par ici
Bon si y'a une marque de vêtements grossesse et allaitement toute pourrie que je déconseille c'est Pomkin : vêtements de mauvaises qualités, mal taillés et bien trop cher pour le résultat !

Bisou ! 





lundi 26 janvier 2015

Respectée

Respectée : une naissance respectée.


Tout juste pondu 


C'est étonnant qu'on soit obligé d'accoler le mot "respectée"pour une naissance qui se veut différente de celle qu'on peut vivre dans une maternité. Dans mon monde parfait, chaque naissance devrait être respectée, qu'elle se passe dans une maternité, dans un lit douillet chez soi ou dans une maison de naissance.
Ça fait un moment que je voulais parler d'un peu de moi, de ce parcours différent pour la naissance de mon petit garçon. Pas que je veuille raconter minute par minute, mon accouchement, tout le monde s'en fiche après tout, mais plutôt raconter qu'on peut avoir une magnifique naissance, dans un respect total et un accompagnement idéal.

De la première naissance de ma fille, dans une maternité de niveau 3, j'en garde un souvenir amer. Sur le papier elle s'est très bien passée. Dans les faits j'en garde des blessures, je n'ai rien pu choisir ou décider, tout s'est imposé à moi car "vous comprenez Madame, c'est mieux pour vous et votre bébé" quand j'y regarde d'un peu plus près, 4 ans plus tard, je me rends compte que c'était mieux pour eux. Tout simplement.

La péridurale alors que j'ai rien demandé "oui mais après vous serez fatiguée", l'impossibilité de pouvoir bouger "oui mais on n'entend plus le monito sinon" la douleur de cette péridurale qui fonctionne mal et me fait tomber dans les pommes à chaque mouvement que je fais.
J'avais 20 ans "et comme vous avez 20 ans on est dans l'obligation de vous proposer l'aide d'une assistante sociale" même si cette enfant était voulue et arrivée dans de très bonnes conditions. C'était mon premier bébé, et la pression était trop forte. J'avais 20 ans et pas le droit à l'erreur parce que j'ai le mot assistante sociale qui plane au dessus de ma tête. 20 ans et pas le droit à l'erreur car mon âge est entouré au rouge et sur-ligné au stabilo sur la feuille de suivi des auxiliaires de puériculture. J'ai 20 ans et on doute de moi, de ma capacité à être la mère de cette petite fille. J'ai l'impression de passer l'évaluation de ma vie et d'être une mauvaise élève "non on doit pas donner le bain comme ça" "non il faut soigner le cordon comme ça" "vous devez impérativement noter les heures de tétée de caca et de pipi sur votre fiche" "oh lala mais elle a perdu trop de poids cette enfant" "comment ça vous arrivez pas à la mettre aux seins, c'est parce que ceci ou cela ou encore ci ou bien ça". De cet accouchement et ce séjour à la maternité j'ai perdu toute confiance en moi : les autres savent forcément mieux.
De ce séjour en maternité je n'ai pas pu leur dire que j'avais peur des pensées qui s'affolaient dans ma tête, que j'avais peur de sombrer dans le noir, je n'ai rien dit car ils ne m'ont pas laissé la moindre place pour un peu de confiance, un peu de parole. Ils ne m'ont pas laissé découvrir ma fille et apprendre à la connaître, ils ne m'ont pas dit que je n'avais pas besoin de "quelqu'un qui sait" pour donner un bain. Alors je n'ai rien dit. Et j'ai fait ma dépression post-partum silencieusement, dans mon coin. Personne n'a su une seule seconde, que dans ma tête de multitudes de pensées plus noires les unes que les autres m'ont parasitée pendant ces longs mois.
Et puis les beaux jours sont revenus, et puis j'ai rencontré des personnes, qui sans le savoir m'ont aidée à réaliser que tout allait bien, que j'étais la mère qu'il fallait pour ma fille.

Après tous ces jours, alors que je croyais être vaccinée avec la maternité, l'envie d'un autre enfant s'est pointée, avec la peur de recommencer pareil. J'ai alors cherché une autre façon de donner la vie. Je voulais être accompagnée, regagner un peu de confiance. J'ai donc, un peu par hasard, et avec une volonté folle, atterri au CALM-L'association pour la maison de naissance des Bluets. Un havre de paix dans une maternité. Un endroit douillet ou chaque futur parent est accompagné dans un respect total. C'était un peu le grand écart.

Une sage-femme nous a suivi tout au long de ma grossesse, la même sage-femme qui m'a assistée pour mon accouchement. Ici le futur père a toute sa place pendant les rendez-vous mensuels, c'est une histoire de couple. Et c'est ici qu'on m'a écoutée sans jugement. J'ai pu dire toutes ces inquiétudes qui me rongeaient. On ne m'a pas parlé d'assistante sociale, de poids du bébé, de bain. On m'a parlé d'un accompagnement possible après l'accouchement, de groupe de parole autour de la parentalité.
C'est un accompagnement à la carte, on donne des avis éclairés, le couple prend ses décisions. Dans ce lieu j'étais maître de mon corps et de mes choix. Ici on accouche sans péridurale, on a une sage-femme qui est là pour nous continuellement. Qui nous claque la bise en partant et nous appelle par notre prénom. Une sage-femme qui me connaît sur le bout des doigts et sait ce qui me fait peur, ce que je souhaite, une sage-femme qui m'apprend à avoir confiance en moi, en elle et à m'écouter.
Et je découvre ce que c'est qu'un accompagnement global, un véritable suivi médical, dans son dossier ma sage-femme note tout, mes rêves, comme mes résultats d'analyse. Et ce dossier je l'ai lu, je sais ce qu'il y a d'écrit. Je découvre que je peux me faire confiance, savoir ce que mon corps me dit.
Mon accouchement s'est passé comme je l'ai rêvé, j'ai donné naissance dans une jolie chambre, dans mes draps, mon bébé n'a eu aucun examens médicaux  après sa naissance, pas d'aspiration, de machin dans les yeux ou autres protocoles. I a juste été pesé et la sage-femme a vérifié son score d'Agpar, il n'a même pas été mesuré, à quoi bon, il verra un médecin dans 5 jours...
Un accouchement à l'opposé de celui que j'ai vécu il y'a 4 ans. Personne ne nous a dérangé ou n'a interféré avec cette rencontre. Ma sage-femme a été là pour accompagner la douleur des contractions, mon compagnon aussi d'ailleurs. Je n'ai à aucun moment été livrée à moi même avec ma douleur physique ou celle qui peut apparaître après :  psychologique.

Je suis rentrée 6h après chez moi, comme c'était convenu. Et étonnement je me suis sentie beaucoup moins seule chez moi qu'à la maternité. Ma sage-femme est ensuite venue à domicile et a mis tout en place pour que le retour à la maison se passe au mieux. Elle m'a vraiment aidée à retrouver confiance en moi et mon bébé. Pour la première fois depuis pas mal de temps je suis fière de moi.
Evidemment mon allaitement se passe très bien, évidemment je n'ai eu aucun souci post-accouchement comme j'ai pu avoir en maternité, évidemment en ce qui concerne ma peur de la dépression post-partum elle s'éclipse tout doucement, car tout va bien, je sais être mère, pas besoin d'avoir des puéricultrices tous les jours dans ma chambre. Et surtout, je sais qu'au bout d'un téléphone, si jamais ça n'allait pas j'ai quelqu'un pour moi, qui me connaît : ma sage-femme.

Si j'écris ce long témoignage, ce n'est pas pour dire qu'accoucher en maternité c'est de la merde et la maison de naissance c'est génial. Mais plutôt pour faire savoir que d'autres alternatives à l'accouchement en maternité existent, que c'est pas des trucs d'illuminés, mais de vraies réponses pour des couples qui cherchent un autre accompagnement. Oui pour une grossesse non pathologique on peut accoucher chez soi ou en maisons de naissance, non c'est pas de l'inconscience merci bien.
Bref, ce serait chouette qu'en 2015 les jugements à l'emporte-pièce sur le choix de l'accouchement et de la grossesse cessent. Qu'on mette enfin la main à la pâte pour aider, ces alternatives qui voient le jour péniblement, à se perpétuer...

Pour moi, l'accompagnement de la grossesse et l'accouchement en France c'est pas très glorieux à quelques exceptions, tu es un utérus sur pattes, il n'y a aucune humanité, et pour tout un tas de raisons, ton accouchement appartient à des professionnels qui n'ont pas la possibilité ou la volonté de mettre un peu d'humanité dans un des moments le plus fragile de la vie d'une femme. Et comme c'est pas près de s'arranger avec cette chasse aux sorcières pour les accouchements à domicile, il reste le militantisme pour soutenir le projet des Maisons de Naissance. Alors voilà, en 2015 j'aimerais que chaque couple, chaque femme puisse être respecté et soutenue dans cette aventure un peu folle de la maternité.

Sur ce je vous souhaite un bel éclatement chattal <3

Pour aller plus loin, si t'as des questions, on mord pas :
Site du CALM
Page Facebook du CALM
Compte Twitter du CALM 

Et tous les articles de Marie-Hélène Lahaye http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/ qui dit tellement bien mieux que moi ce que c'est que l'accouchement respecté.




jeudi 30 octobre 2014

Carafe

Carafe : dans un groupe il est fréquent que la gourde ou la cruche reste en carafe, surtout si en plus, elle traine des casseroles. (source : http://www.expressio.fr/)


Un belle bande de gagnants (photo The New York Times)


Ah ! Les vacances scolaires, ce moment formidable pour remplir sa jauge de parent parfait (enfin si t'as la chance d'être en vacances aussi). Les dernières vacances en tête à tête avec ma fille pour ma part, l'occasion de mettre le paquet.
Genre "viens on traverse Paris pour aller voir Peter Pan" "Tiens une glace" "Viens on construit une maison de poupée" "D'accord on joue à la 50ème partie de Mistigris".
Et puis dans tous ces moments, on discute beaucoup, c'est chouette un enfant de 4 ans, ça a beaucoup de conversation, ça pose pleins de questions, c'est toujours d'accord pour faire pleins de corvées aussi, mais ça c'est une autre histoire.
La dernière fois pendant le repas en tête à tête, on parlait du bébé à venir, elle posait plein de questions, les histoires de graines cul-cul toussa toussa. Evidemment, moi gonflée à bloque, genre c'est trop facile d'expliquer la vie à une môme de 4 ans, je vois pas en quoi y'a besoin d'en faire tout un flan et de rameuter les pedopsy machins. J'ai juste eu le temps de terminer cette pensée que la question qui tue est sortie, j'ai failli m'étouffer avec mes flageolets : "Mais maman la graine, papa il l'a mise comment ?"
J'ai regardé ma fille qui soutenait mon regard du genre "on sortira pas des flageolets tant que tu me répondras pas maman".
J'ai perdu tout mon aplomb, j'ai eu envie d'appeler Claude Halmos sur le champs, j'ai couru dans la chambre de la môme pour trouver des livres qui causent de la vie.
J'avais envie de pleurer, dans les deux livres que j'ai, aucun n'explique au gosse comment la graine elle est venue. On explique surtout ce qu'elle devient cette foutue graine.
Et toujours le regard interrogateur de ton môme qui se demande pourquoi c'est si difficile d'expliquer comment papa il a mis la graine. Après avoir bredouillé dans tous les sens je me suis lancée dans la véritable explication, adieu la graine, le jardinage et les papillons.

"Tu vois papa et maman ils ont fait un câlin spécial, et papa il a mis le kiki dans la zezette de maman et la graine s'est déposée dans le jardin de maman"

Finalement s'est pas si terrible, m'enfin là j'étais pas au bout de mes peines les gars.

"Mais maman moi aussi j'avais envie d'être avec vous pour faire un câlin, et je voulais voir papa mettre la graine" (là à ce moment là, tu te sens très seule, tu sais plus quoi faire, tu voudrais que quelqu'un vienne te sauver, genre Super Zizi)

"Ah oui ma chérie, mais alors c'est un câlin très spécial qui se fait qu'entre maman et papa vois-tu, personne peut être là, c'est un moment juste entre papa et maman (et le chat aussi qui vient toujours se rincer l'oeil à cet instant, mais je lui ai pas dit, faut pas déconner)"

"Ah mais c'est nul, et puis cette graine maman, c'est quoi au juste ?"

"Un spermatozoïde, tu finis tes flageolets ma puce ?"

Après on a fini les flageolets, elle a changé de sujet, je pense qu'elle avait ses réponses mais en fait c'est pire que les films avec 3000 suites cette histoire...

... quelques jours plus tard dans le bus bondé elle me demande, avec la discrétion légendaire d'un enfant de 4 ans "MAMAN TU VEUX BIEN M'EXPLIQUER ENCORE LE CÂLIN SPÉCIAL DE PAPA ET LA GRAINE".

Allo ? Le centre aéré ? Il vous reste de la place pour les vacances ?!